Kevin Bernot, Professeur à l’INSA Rennes, et son groupe de recherche sont spécialisés dans la chimie de coordination des lanthanides et s’intéressent à leurs propriétés magnétiques à l’échelle moléculaire

 

Pouvez-vous nous présenter la technologie sur laquelle vous travaillez ?

Depuis plusieurs années nous travaillons dans le domaine des chaines-aimants. Ce sont des chaines moléculaires d’un diamètre nanométrique qui se comportent comme des aimants. Elles n’existent pas à l’état naturel et ont été synthétisées sous différentes formes par des scientifiques bordelais et italiens au début des années 2000. Depuis, il en existe de nombreuses variétés, mais uniquement à l’état cristallin car elles sont très fragiles. Elles n’ont jamais pu être isolées individuellement pour être déposées sur surface afin d’en faire par exemple, un dispositif magnétique de stockage de données à l’échelle moléculaire.

Jusqu’à présent, ces objets étaient donc des curiosités de laboratoire pour lesquelles peu d’applications pouvaient être envisagées. Notre astuce a été de permettre aux chaines-aimants de se tresser spontanément entres elles pour former des nanotubes qui sont eux beaucoup plus robustes. Nous pouvons dès lors manipuler ces objets comme n’importe quelle autre molécule pour les déposer sur surface et tenter d’en faire des matériaux magnétiques.

 

 En quoi le programme de maturation est-il nécessaire pour la valorisation de vos travaux ?

Le programme de maturation de Ouest Valorisation nous permet d’avoir les ressources humaines et matérielles indispensables pour mener à bien ce projet. L’objectif est d’augmenter la maturité de la technologie en démontrant la faisabilité des dépôts magnétiques à base de chaines-aimants pour ainsi séduire des acteurs académiques et industriels pour de futures collaborations.

 

Comment Ouest Valorisation vous accompagne dans vos activités ?

Ouest Valorisation nous accompagne via le projet de maturation « Metallosupragels 2.0 » mais aussi dans tout le processus de protection intellectuelle. Nous avons ainsi une demande de brevet en cours d’examen dont la SATT s’est chargée de la supervision. L’expertise de la SATT sur ces sujets nous a considérablement facilité la tâche et nous espérons voir notre projet aboutir prochainement.