Stimuler des membres paralysés grâce aux objets connectés - Ouest Valorisation

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Stimuler des membres paralysés grâce aux objets connectés

Santé

Des objets connectés pour stimuler les membres paralysés

Après avoir imaginé un doudou connecté pour motiver les plus petits à utiliser leur membre parétique ou paralysé, le docteur Mickaël Dinomais, médecin praticien et chercheur au laboratoire LARIS, voit plus loin en concevant toute une gamme d’objets connectés à destination des patients hémiplégiques, notamment les victimes d’AVC.

Comment essayer de retrouver la fonction motrice d’un membre parétique ou paralysé ? Jusqu’à aujourd’hui encore, la réponse thérapeutique la plus utilisée est celle de la « contrainte induite » : par exemple, bloquer la main saine du patient pour l’obliger à utiliser l’autre.

Mickaël Dinomais, docteur en médecine physique et réadaptation pédiatrique, rattaché au CHU d’Angers et au laboratoire LARIS, a eu une autre idée. C’était en 2016.

« Dans mon activité clinique, je m’occupe en particulier du pronostic fonctionnel pour des enfants atteints de troubles de la motricité, notamment d’hémiplégie suite à un AVC néonatal. Par ailleurs, dans mon activité de recherche, j’étudie la plasticité du cerveau de ces enfants, avec un constat simple :  lorsqu’ils stimulent le membre paralysé, ils acquièrent une meilleure plasticité cérébrale, ouvrant la possibilité d’une récupération partielle ou totale de ce membre. »

C’est ainsi que le doudou Rémi (RÉéducation de la Main Innovante) est né, deux ans après avoir été imaginé. Lorsque l’enfant approche sa main paralysée, Rémi émet des signaux lumineux et des sons. Par contre, le doudou reste impassible lorsqu’il s’agit de la main valide.

« J’ai été soutenu financièrement par le réseau EnJeu[x] Enfance et Jeunesse, accompagné par le CHU et l’université d’Angers puis par la Cité des objets connectés. L’innovation était brevetable. »

Seulement, pour trouver une start-up prête à mettre des billes sur le doudou Rémi, il fallait un marché suffisant. Or, les hémiplégies pédiatriques ne concernent qu’une naissance sur 2000.

Ne souhaitant pas créer de start-up lui-même, Mickaël Dinomais a donc décidé d’élargir le concept : « Il faut savoir que les AVC touchent environ 100 000 personnes par an.  En élargissant ce principe de stimulation induite implicite à un plus large public, à partir de 4 ans et jusqu’à la vieillesse, cela devient beaucoup plus intéressant pour les entreprises. »

 

Une solution d’objets bientôt disponible dans les services de rééducation

Ainsi, l’Université d’Angers et le CHU ont signé un concours scientifique avec l’entreprise Dessintey, basée à Saint-Étienne et spécialisée dans les technologies de rééducation motrice. La commercialisation des objets connectés est envisagée dès 2024.

« Cette solution d’objets, reconnue comme autant de dispositifs médicaux, sera alors disponible dans les services de rééducation, que ce soit kinésithérapie ou ergothérapie, et sera adossée à un environnement numérique, ce qui permettra un suivi personnalisé du patient. »

Aujourd’hui, le médecin dispose d’un brevet français, d’un français européen et d’une demande en cours aux États-Unis.

Bien que le doudou Rémi ne fasse pas partie de la gamme actuelle d’objets, Mickaël Dinomais ne lâche pas l’idée : « En tant que professionnel, je pense qu’il faut pouvoir mettre ce doudou au plus tôt dans le berceau de l’enfant. Si le succès pour les autres objets est au rendez-vous, j’espère que nous pourrons développer ce produit ».

Enfin, ajoute-t-il, « une fois que nous aurons la solution commerciale, j’aimerais faire de la recherche clinique pour voir si ce que nous proposons est effectivement plus efficace et qu’une thérapie classique. »

 

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