Qu’est-ce qui définit les logiciels libres/l’open source ?
Le logiciel libre est le : « logiciel distribué avec l’intégralité de ses programmes-sources afin que l’ensemble des utilisateurs qui l’emploient puissent l’enrichir et le redistribuer à leur tour. Un logiciel libre n’est pas nécessairement gratuit et les droits de la chaîne des auteurs sont préservés » (Vocabulaire de l’informatique, JORF n°93 du 20 avril 2007, p. 7078, texte n°84).
Le mouvement du logiciel libre a été initié en 1983 afin de construire un système d’exploitation complet et entièrement libre compatible avec Unix (système d’exploitation) appelé GNU (« Gnu’s Not Unix »). Ses règles d’utilisation sont encadrées et formalisées dans un contrat de licence appelé la Licence Publique Générale dite GNU (GNU GPL) dont il existe des déclinaisons.
Les quatre prérogatives de l’utilisateur final du logiciel libre sont :
- Utiliser/ exécuter le logiciel
- Etudier son fonctionnement
- Le modifier via son code source rendu accessible
- Le redistribuer, et redistribuer des versions modifiées
Ensuite, le système d’exploitation non-propriétaire « Linux » a été créé et sera suivi de nombreux autres logiciels dits « open source », à code ouvert. La licence open source doit répondre à plusieurs critères. Un logiciel est considéré comme open source, au sens de l’Open Source Initiative , s’il remplit les conditions suivantes :
- Permettre la libre distribution du logiciel ;
- Mettre à disposition le code source ;
- Permettre les dérivés du logiciel ;
- Respecter l’intégrité du code source ;
- Respecter la non-discrimination entre les groupes et les personnes ;
- Respecter la non-discrimination entre les domaines d’application ;
- La licence s’applique sans obligation d’obtenir une licence supplémentaire ;
- La licence ne doit pas être spécifique à un produit ;
- La licence d’un logiciel ne doit pas s’étendre à un autre ;
- La licence doit être neutre technologiquement.
En résumé, les critères de l’Open Source Initiative sont plus nombreux que ceux de la GNU et certains critères sont identiques entre les deux.
Attention aux idées reçues
– le logiciel libre ne veut pas forcément dire gratuit. En effet, le propriétaire du logiciel peut décider de rendre payant certains services associés au logiciel, ou même d’avoir une double stratégie de diffusion en libre et en mode propriétaire avec rétribution.
– le logiciel libre ne veut pas dire libre de droits. Comme pour le logiciel propriétaire, le logiciel libre est protégé par le droit d’auteur et un utilisateur devra accepter et respecter les termes du contrat de licence. Sa particularité repose sur les droits étendus conférés aux utilisateurs et le fait que le code source du logiciel libre est rendu accessible à tous, alors que l’accès au code source du logiciel propriétaire sera modulable selon la stratégie de commercialisation.
– Il ne faut pas confondre le logiciel libre avec :
- le « freeware », logiciel propriétaire distribué à titre gratuit ;
- le « shareware », logiciel propriétaire gratuit pendant la période d’essai ;
- le « freemium », stratégie commerciale alliant accès gratuit et services complémentaires payants.
Qu’est-ce que le copyleft/la compatibilité des licences ?
Au sein des licences libres, Il existe plusieurs types de licences libres. Une distinction usuelle est faite entre les licences dites « copyleft » et les licences permissives (non copyleft).
- Les licences copyleft vont imposer aux utilisateurs subséquents à concéder systématiquement les mêmes libertés que celles qu’ils ont reçu selon un niveau variable, qui va du copyleft fort (contaminant) au copyleft dit standard (non-contaminant).
- Pour les licences permissives, il y a peu et moins d’obligation, l’obligation principale étant généralement de citer la paternité de l’œuvre.
Cette classification aide à analyser la compatibilité des licences entre elles.
Lorsqu’il y a compatibilité le code distribué sous une licence donnée pourra être intégré dans un logiciel qui sera distribué sous une autre licence, sachant que l’auteur peut changer les conditions de la licence ou y apporter des aménagements. Cela laisse donc plus de latitude sur les conditions d’utilisations et d’exploitation du nouveau code développé.
Dans une situation de copyleft fort, le nouveau code se verra à priori imposer l’ensemble des termes de la licence du logiciel préexistant, le nouveau code sera donc contaminé par les termes de la licence initiale ce qui contraindra les modalités d’exploitation et d’utilisation du nouveau code.
La difficulté de l’analyse auquel peut être confronté le développeur est d’avoir recours à des briques logiciels ayant des régimes de licence différents, ce qui peut conduire à des conflits de licence (entre logiciels libres et/ou logiciels libres et logiciels propriétaires). Leur combinaison possible ou non, demande une analyse fine et une lecture complète de leurs clauses respectives.
Pour vous aider pour une première analyse, nous avons établi un tableau comparatif des principales licences. Une bonne analyse permettra d’anticiper l’impact de l’utilisation de logiciels libres dans un projet de recherche.